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Une étincelle pour propulser son entreprise

Le CNIMI est propulsé par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et le Cégep de Drummondville. Il a pour mission de rapprocher l’enseignement supérieur et l’industrie en vue d’accélérer la transition vers la fabrication intelligente et d’élargir les perspectives du secteur manufacturier québécois. Ici, Maude Champagne Langlais, chargée de projets, et Katia Mayrand, conseillère en formation, accompagnent François Martin, gestionnaire de la comptabilité et des finances chez Patio Drummond. -Photo: Josée Beaulieu

Centre national intégré du manufacturier intelligent
Une étincelle pour propulser son entreprise

Par Michel Lamy

Les entreprises qui œuvrent dans le domaine manufacturier le savent : il est parfois difficile de sortir de son quotidien pour faire une planification stratégique à long terme. Lorsque François Martin, gestionnaire de la comptabilité et des finances chez Patio Drummond, a convaincu son employeur de se lancer dans une telle démarche, il s’est tourné vers le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) pour assister l’entreprise dans son évaluation.

La collaboration entre Patio Drummond et le CNIMI a mis en chantier un mouvement important de transformations au sein de l’entreprise. Pourtant, la rencontre entre les deux organisations a commencé d’une manière toute simple, autour d’une tradition typiquement centricoise : la poutine.

François Martin, gestionnaire de la comptabilité et des finances chez Patio Drummond. -Photo: Josée Beaulieu

« J’avais assisté à une présentation d’Investissement Québec au cours de laquelle il avait été question de l’Audit industrie 4.0, et je voulais que Patio Drummond entreprenne son diagnostic. Cependant, je ne connaissais pas de formateur dans la région. Quand j’ai croisé Gerry [Gagnon, le directeur du CNIMI] au Festival de la Poutine de Drummondville, je lui ai parlé de l’Audit, et il m’a dit que le CNIMI était justement en processus d’accréditation pour pouvoir en réaliser. Comme il s’agissait d’un acteur de proximité, nous avons décidé de lui confier le mandat », raconte M. Martin.

En tant que manufacturier de produits de béton, Patio Drummond divise sa production en trois secteurs d’activités. Son créneau le plus important, les produits d’aménagement paysager, représente 60 % de la production de l’entreprise. Autrement, Patio Drummond consacre 20 % de sa capacité d’usinage aux produits agricoles, et un autre 20 % aux produits préfabriqués. Dans un contexte pandémique où la demande a explosé, une optimisation des processus devenait nécessaire. Heureusement, la volonté interne était au rendez-vous.

« Patio Drummond est une entreprise familiale qui souhaite poursuivre sa progression. Dans l’organisation, François a un rôle d’acteur de changement ; il a été embauché pour créer les étincelles qui, petit à petit, vont faire progresser l’entreprise. Toutefois, pour que cette dynamique d’évolution perpétuelle fonctionne, il fallait aussi que la direction soit prête à entreprendre le virage », indique M. Gagnon.

« Au moment d’entreprendre l’Audit, Patio Drummond avait déjà automatisé de nombreux procédés, signe que son développement était considérablement avancé sur le plan de l’ingéniosité. Il faut dire que le contexte d’entreprise est propice au changement : le propriétaire de Patio Drummond, qui a une cinquantaine d’années, désire léguer une entreprise moderne à sa relève. Il n’a donc pas hésité à avaliser la démarche », ajoute-t-il.

Grâce à son équipe dynamique et son ouverture au progrès, Patio Drummond est indéniablement une entreprise innovante. Considérant ce fait, en quoi le CNIMI a-t-il donc pu l’aider à avancer vers la fabrication intelligente ?

« Le CNIMI a généré une étincelle au sein de l’entreprise. Le processus d’Audit nous a permis de mijoter au sujet de notre développement stratégique. Nous avons d’ailleurs un projet qui découle directement de la démarche : nous avons commencé à compiler les données de production de nos machines. Les employés sont ainsi mieux renseignés sur leur cadence et leur degré de productivité », affirme M. Martin.

« Nous avons aussi participé au Parcours 4.0 offert par le CNIMI, et cet exercice a attiré notre attention sur plusieurs actions que nous pourrions entreprendre. Ce qui est bien avec cette formation, c’est que nous avons accès à des chercheurs qui connaissent toute l’actualité en ingénierie. Ça nous permet de nous tenir à jour sur différents sujets », renchérit-il.

Une industrie en transformation

Gerry Gagnon, directeur du CNIMI. -Photo: Josée Beaulieu

La pénurie de main-d’œuvre frappe actuellement de plein fouet le secteur manufacturier. L’automatisation, de même que d’autres technologies innovantes, peut ainsi représenter une option intéressante pour les entreprises, en particulier celles dont la chaîne de production comprend des tâches routinières, sales ou même dangereuses. Évidemment, une telle transformation vient avec son lot d’adaptation.

« La robotisation de nos procédés a changé le type de postes dont nous avons besoin. Nous avons même dû embaucher une ressource spécialisée en programmation. Ce qui est intéressant, c’est que nous sommes une petite organisation, alors cette personne peut vraiment s’éclater avec nos acquisitions technologiques. Son travail n’est pas répétitif ; elle doit s’occuper de l’installation et de la configuration des nouveaux appareils, explorer leurs possibilités, et former les employés à leur utilisation », souligne M. Martin.

Cette approche s’inscrit d’ailleurs dans la volonté de Patio Drummond de créer un environnement de travail agréable pour ses employés. L’entreprise, qui vient d’emménager dans de nouveaux bureaux, a aménagé un gymnase pour le personnel, et offre des paniers bio aux membres de son équipe. Les employés peuvent également se procurer des œufs de poules fraîchement pondus sur la propriété. Pour la saison estivale, Patio Drummond met également à leur disposition une machine à slush. L’organisation espère ainsi aller chercher et retenir de jeunes cerveaux.

 

Oser faire le saut

Fort de son expérience avec le CNIMI, M. Martin est convaincu d’une chose : pour les patrons des PME, faire de la planification à long terme est une question de gestion des priorités. Avec les ressources qui sont de plus en plus disponibles dans les régions, et en particulier à Drummondville, tous les éléments sont là pour pouvoir aller de l’avant.

« Le développement du parcours intégré en génie mécanique au CNIMI nous ouvre de nouvelles possibilités. En plus de pouvoir accueillir des stagiaires collégiaux et universitaires pour contribuer à nos projets, nous pouvons tester dans notre environnement des solutions technologiques mises au point par les chercheurs du CNIMI », avance-t-il.

À cet égard, Patio Drummond lancera bientôt un projet d’automatisation afin de pouvoir sortir sa production de son usine, et la placer dans sa cour. Un expert en logistique du Centre interordres de recherche et de transfert en manufacturier intelligent (CIRT-MI, le volet recherche du CNIMI) est également en train d’accompagner Patio Drummond pour revoir les méthodes d’entreposage de l’entreprise. Au final, le directeur du CNIMI espère avoir démontré la contribution que son organisation peut apporter aux industriels.

« Notre objectif est de créer des relations durables dans le temps. Nous espérons que, lorsque Patio Drummond se retrouvera confronté à un nœud technologique, son premier réflexe sera de penser à nous. Il y a assurément un potentiel pour d’autres projets dans cette entreprise, et nous espérons poursuivre notre collaboration avec elle », conclut M. Gagnon.

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